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Dévouée à la protection des espèces en danger

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GREMM

Reconnaître les menaces

Au Québec, malgré la richesse de nos milieux naturels, plusieurs espèces animales vivent en situation précaire. Vingt espèces fauniques sont désignées comme menacées et 18 sont désignées comme vulnérables. À cette liste s’ajoutent 115 espèces qui sont susceptibles d’être désignées comme menacées ou vulnérables.

Les menaces qui les guettent sont diverses. Elles peuvent, par exemple, inclure la dégradation, la fragmentation ou la destruction de leurs habitats, la pollution des milieux naturels, les maladies et le dérangement causé par les humains. De plus, certaines populations d’espèces sont peu nombreuses, ce qui les rend plus fragiles face à ces menaces.

Si la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables permet de reconnaître les espèces en danger et d’identifier leurs habitats, elle ne constitue, en réalité, qu’un point de départ pour leur protection.

Impulser des changements

Ayant à cœur la protection des espèces en danger, la Fondation agit concrètement sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité. Le programme Faune en danger nous permet d’offrir une aide financière et technique aux organismes dont les projets contribuent au rétablissement des espèces menacées, vulnérables ou susceptibles de l’être, ainsi qu’à la protection et à la restauration de leurs habitats. 

  • 47

    Espèces visées par le programme

  • 500 K$

    Investis annuellement par la Fondation de la faune du Québec

  • 10 M$

    Investis par la Fondation de la faune du Québec depuis le lancement du programme

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Dominic Gendron

Le petit blongios

Ixobrychus exilis

Famille : Ardéidés    Population du Québec : Entre 200 et 300 couples

Le petit blongios est une espèce désignée vulnérable au Québec depuis 2009. Difficile à observer étant donné son comportement discret, il niche principalement dans des milieux humides d’eau douce, dominés par des plantes aquatiques émergentes où le niveau de l’eau varie peu durant l’été.

Au Québec, la perte d’habitats de nidification en raison de la destruction des milieux humides est la principale menace qui pèse sur le petit blongios. L’aire naturelle de la vallée de l’Outaouais, avec ses près de 8 000 hectares de milieux naturels, est l’une des terres privées où il est encore possible d’observer ce maître du camouflage et plus petit membre de la famille des hérons en Amérique du Nord.

Afin de protéger ce territoire, Conservation de la nature Canada (CNC) a développé un plan de conservation qui identifie les orientations de protection et d’acquisition de connaissances pour cette aire qui abrite près de 150 espèces.

CNC souhaite communiquer avec 50 propriétaires privés de l’aire naturelle dans le but de leur présenter les options de conservation et les inviter à s’engager dans une entente de conservation volontaire ou planifier un don de terrain. Pour ce faire, l’organisme produira des cahiers de propriétaires mettant en valeur les services écologiques des milieux naturels des propriétés concernées par ce plan et soulignera la présence d’habitats essentiels au maintien d’espèces menacées ou vulnérables dont le petit blongios et la tortue mouchetée.

En s’engageant dans un processus de conservation volontaire, les propriétaires privées contribueront à favoriser la connectivité entre les milieux naturels et, ainsi, contrer les impacts de la fragmentation du territoire sur les espèces présentes dans l’aire naturelle.

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David Rodrigue

La salamandre pourpre

Gyrinophilus porphyriticus porphyriticus

Famille : Pléthodontidés    Population du Québec : Inconnue

La salamandre pourpre est une espèce désignée vulnérable au Québec depuis 2009. Étroitement liée aux cours d’eau forestiers d’eau claire, fraîche et oxygénée des Appalaches, des Adirondacks et de certaines Montérégiennes, elle est très sensible aux modifications qui affectent la qualité de son habitat. Malgré sa petite taille, elle n’en demeure pas moins l’un des plus importants prédateurs de cet écosystème.

Dans le bassin versant de la rivière Saint-François en Estrie, le massif des monts Stoke abrite une sous-population de la salamandre pourpre. L’important couvert forestier qu’on y trouve offre des conditions favorables à la présence de l’espèce, et ce, pour une quarantaine de ruisseaux.

Nature Cantons-de-l’Est s’assure que les différents usages de ce territoire, entièrement de tenure privée, permettent le maintien du couvert forestier et des éléments clés de l’habitat de la salamandre pourpre.

L’organisme effectue des évaluations écologiques, sensibilise les propriétaires de terres privées aux pratiques favorisant la protection de la salamandre et entreprend différentes actions de communication pour faire connaître la présence de l’espèce auprès des entreprises forestières, des municipalités et de la population.

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Alain Richard

Le grèbe esclavon

Podiceps auritus

Famille : Podicipédidés    Population du Québec : 15 couples

Le grèbe esclavon est protégé en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et est désigné en tant qu’espèce menacée au Québec depuis l’an 2000 et en voie de disparition au Canada. Au Québec, l’espèce se reproduit uniquement aux Îles-de-la-Madeleine.

Historiquement, le climat et la prédation constituaient les principaux facteurs naturels qui limitaient la population de grèbe des Îles. Au cours des dernières années, de nouvelles menaces sont apparues, dont le dérangement causé par la présence humaine qui entraîne l’abandon des sites de nidification.

Afin de protéger les sites favorables à la reproduction du grèbe esclavon, soit les secteurs d’eaux libres riches en végétation émergente, l’organisme Attention FragÎles a identifié les zones où les couples nicheurs ont établi leurs nids. Des panneaux d’information y ont été installés afin de sensibiliser les utilisateurs du territoire aux bonnes pratiques permettant d’atténuer le dérangement de l’espèce en période de nidification.

Chaque année, Attention FragÎles effectue l’inventaire de la population au site de rassemblement postnuptial de l’Étang de l’Est.

Northern Long-eared Bat (Myotis septentrionalis) male roosting, Cherokee National Forest, Tennessee
Minden

La chauve-souris nordique

Myotis septentrionalis

Famille : Vespertilionidés    Population du Québec : Inconnue

Inscrites comme espèces en voie de disparition au Canada à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril en 2014, la petite chauve-souris brune et la chauve-souris nordique sont présentes dans le Nord-du-Québec. Au cours des dernières années, les populations de ces deux espèces ont subi de lourdes pertes causées par une infection fongique : le syndrome du museau blanc.

Afin de contribuer à la conservation de ces espèces, FaunENord répertorie les sites essentiels à leurs cycles de vie, soit des colonies de maternités et des hibernacles du Nord-du-Québec.

L’organisation de rencontres avec des maîtres de trappe cris et des soirées-causeries adressées aux citoyens de la région permettent également d’amasser de l’information quant à ses habitats essentiels. L’inspection de mines abandonnées est également prévue.

Ces démarches permettront à FaunENord de compléter un plan de protection des habitats essentiels pour ces deux espèces de chauves-souris, incluant des stratégies de restauration de leurs habitats. Le plan sera présenté aux différents acteurs du milieu afin d’établir des partenariats, notamment avec l’industrie forestière.

Ce projet est soutenu par le Fonds pour la faune nordique, financé par la Société du Plan Nord.

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Zoo de Granby

La tortue-molle à épines

Apalone spinifera

Famille : Trionychidae    Population du Québec : Inconnue

Désignée menacée par le gouvernement du Québec en 2000, dans la province, cette espèce se trouve uniquement dans la baie Missisquoi au lac Champlain et dans la rivière aux Brochets. Reconnaissable à sa carapace sans écailles recouverte d’une peau aux allures de cuir, la tortue-molle à épines est très menacée par la modification des berges, la pollution et la prédation des nids et des jeunes. Il arrive également qu’elle soit victime de collision avec des embarcations ou qu’elle soit prise accidentellement par des pêcheurs.

Depuis la sortie du premier rapport sur la situation de l’espèce en 1997, la Fondation a financé 28 projets visant son rétablissement, dont des projets de conservation et d’aménagement de l’habitat de la tortue, de sensibilisation auprès des riverains et d’acquisition de connaissances sur l’espèce.

Parmi ces projets, notons celui réalisé par le Zoo de Granby en collaboration avec le Groupe de mise en œuvre du rétablissement de la tortue molle à épines qui vise à atténuer les menaces présentes pour la survie des œufs, notamment l’inondation et la prédation des nids par le raton laveur, la moufette rayée et plusieurs espèces d’oiseaux. Ces organismes ont mis en place un programme de récolte et d’incubation artificielle des œufs. Grâce à ce programme, près de 1 700 jeunes tortues ont été relâchés dans la nature depuis 2009.

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MFFP, Sophie Poirier

Le chevalier cuivré

Moxostoma hubbsi

Famille : Catostomidae    Population du Québec : Inconnue

Première espèce faunique à avoir été désignée comme étant menacée par le gouvernement du Québec en 1999, le chevalier cuivré est présent uniquement dans les eaux de quelques rivières du Québec et du fleuve Saint-Laurent, entre le lac Saint-Louis et le lac Saint-Pierre.

Les deux seuls sites de reproduction connus de l’espèce sont situés dans la rivière Richelieu. L’eau chaude de la rivière et ses herbiers en font un endroit de prédilection pour l’alevinage et pour la survie des jeunes et des adultes.

Depuis 1997, la Fondation de la faune a financé plus de 30 projets liés au rétablissement du chevalier cuivré, incluant des projets d’acquisition de connaissances , de protection, de stabilisations des berges, ainsi que des activités de sensibilisation.

Parmi les projets financés, notons ceux de Conservation de la nature visant l’acquisition de terrains sur l’île aux Cerfs, l’île Jeannotte et les îles Saint-Jean, situées sur la rivière Richelieu, afin notamment de conserver des herbiers aquatiques essentiels à la survie des jeunes.

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Guy Bergeron

Le garrot d’Islande

Bucephala islandica

Famille : Anatidae    Population du Québec : Inconnue

La population de l’Est du garrot d’Islande est classée vulnérable au Québec. L’aire de nidification de ce canard arboricole se situe principalement sur la Côte-Nord. Il niche dans des cavités de gros chicots, près de lacs sans poisson, car il se nourrit d’invertébrés qu’il capture en plongeant. Or, certaines menaces pèsent sur son habitat dont l’exploitation forestière, l’ensemencement des lacs sans poisson et la chasse.

La Fondation a financé divers projets sur la Côte-Nord afin d’identifier les lacs sans poisson propices à la nidification du garrot d’Islande et de produire des plans de conservation pour maintenir les conditions favorables de son habitat, notamment ceux de l’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador, en collaboration avec le Conseil de la Première Nation des Innus Essipit sur le Nitassinan, et du Conseil régional de l’environnement de la Côte-Nord.

En Gaspésie, la Fondation a également soutenu un projet de Conservation de la nature qui vise la protection des populations d’arlequin plongeur et de garrot d’Islande grâce à l’acquisition de 35,26 hectares d’habitats côtiers à pointe Saint-Pierre, près de Percé. Le territoire protégé se situe sur les rives intactes de l’unique forêt côtière du secteur, un habitat faunique exceptionnel.

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Andrey Gudkov

Renverser la tendance

À ce jour, le Règlement sur les espèces fauniques menacées ou vulnérables et leurs habitats est en cours de révision. Au terme de ce processus, 27 espèces fauniques pourraient être, à leur tour, désignées comme menacées ou vulnérables.

Afin de permettre à davantage d’organismes de bénéficier du soutien du programme Faune en danger et, ainsi, contribuer à renverser la tendance, la Fondation réalise la campagne de levée de fonds Faune en danger. Pour cette campagne, la Fondation collabore avec La Caisse Desjardins de l’Administration et des services publics qui s’est engagée à doubler les dons reçus, jusqu’à concurrence de 20 000 $.